Mohammed est un petit garçon de 8 ans, qui vit avec sa maman à Bobigny. Autiste et myopathe, il s’est vu refuser un logement adapté, et se trouve sans solution de scolarisation depuis février.
A la maison, la vie quotidienne est très compliquée pour Mohammed et sa maman, Fatima Echchriy. Tous deux vivent au 1er étage, dans un immeuble sans ascenseur. Sa myopathie évoluant, il ne peut plus monter ou descendre les escaliers. Sa maman doit donc le porter sur les 25 marches de cet escalier raide et étroit. Cela devient très difficile et dangereux, Mohammed étant de plus en plus lourd, et se débattant. Sa maman doit à présent souvent faire appel à des voisins pour le remonter à la maison. Mohammed risque, d’ici quelque temps, de ne plus pouvoir marcher, et d’être en fauteuil roulant. Comment pourra alors faire sa maman ?
Cela fait 3 ans que Mme Echchriy demande un changement de logement social, afin d’obtenir un loge-ment accessible. Elle a contacté à maintes reprises la mairie de Bobigny, s’est déplacée plusieurs fois avec son fils pour solliciter un rendez-vous avec le maire, mais ses demandes sont restées lettre morte. A ce jour, aucun logement ne lui a été attribué, et la mairie dit ne pas être en mesure de lui faire de proposition. Obtenir un logement adapté est pourtant primordial pour Mohammed et sa maman. Sans cela, à court terme, sa maman ne parviendra plus à sortir avec lui, et Mohammed se trouvera reclus à la maison.
En février dernier, le rectorat a décidé de déscolariser d’autorité Mohammed : pour l’école, il est devenu trop handicapé. Depuis, il est à la maison, privé de toute relation avec les enfants de son âge. Mohammed est pourtant un enfant souriant, joyeux, qui aime le contact des autres. Du fait de son double handicap, aucun institut spécialisé ne l’a pour le moment accepté. Les structures pour enfants autistes se disent dans l’incapacité d’accueillir un enfant myopathe, par manque de personnel médical. Et les structures spécialisées dans le handicap moteur et la myopathie refusent également Mohammed, ne sachant pas s’occuper d’enfants autistes. Pour Mohammed, il faut donc inventer une solution d’accueil, par exemple trouver un établissement pour enfants myopathes qui formerait une partie de son personnel à l’autisme.
Mohammed a de la chance : il a une famille qui l’aime et s’occupe très bien de lui. Mais cela n’est pas suffisant : il faut à présent que l’Etat prenne ses responsabilités, et lui propose un établissement adapté, pour lui rendre son droit à la scolarité, ainsi qu’un logement accessible pour lui et sa maman, en urgence.